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Destination Ontario
5 février 2010

Onze

Onze victoires consécutives. (A ce stade de l’article, Alain me dit que si j’attends demain, je pourrai mettre douze ;-) A ce stade de l’article, je suis une fois de plus à la salle de bain en train de contrôler d’un œil que mes rejetons ne boivent pas la tasse – et pour répondre à une remarque fort judicieuse de l’inénarrable Monsieur D., oui, je suis sur le trône, mais j’ai pas les tsatses en bas et le couvercle est fermé, donc il n’y a pas prohibition de l’endroit – tandis que mon homme part en quête d’une machine à laver plus grande pour donner une seconde jeunesse à la fourre de notre canapé-lit censé être vendu demain.) Revenons à nos Sénateurs. Car oui, n’en déplaise à Monsieur D. (encore lui, décidément…), « Sens », c’est le petit nom de nos Sénateurs ; rien de politique là-dedans, juste du sportif. Vous connaissez notre amour du sport, quand c’est pas Rodgeur et ses grands chelems à la file, c’est le retour en fanfare de notre patineur saxonin préféré ou les bonnes séries du FC Sion. Pas étonnant donc que nous nous soyons pris d’affection pour l’équipe de hockey locale.  On se faisait la réflexion avec Alain qu’on est conditionnés : étant à Ottawa, les Canadiens de Montréal nous sont quelque peu antipathiques. On va dire que c’est un peu comme l’équipe de France de foot, on en entend tellement parler qu’à force, ça gave (oui, bon, j'en connais 2-3 qui diront que c'est pas seulement parce qu'on en entend parler, mais tenez-vous les gars, il y a quelques Français dans nos lecteurs ;-). Bref, nos chouchous, c’est les locaux, qui, bon an mal an, sont en train de se paver une voie royale jusqu’aux séries éliminatoires de la Coupe Stanley (ouais, chez nous on dirait juste « play-offs »).  Portrait de famille.

D’abord, les Sens ont des moyens à la hauteur de leurs ambitions depuis qu’ils ont retrouvés leurs blessés.

11 – Daniel Alfredsson, aka Alfie. Comme son nom l’indique, le Suédois de service. Papy de l’équipe, c’est aussi le pilier, le type que rien que le fait qu’il soit là, tout va mieux. Donc depuis son retour, pas une défaite, un hat-trick (3 buts en un match, pour les profanes, voui, les footeux diront le coup du chapeau, mais on est en province bilingue...) et une moyenne de 1 point (but ou assist) par match.

19 – Jason Spezza. On s’est demandé pendant un temps pourquoi il était payé autant. Pis il s’est blessé ; il a dû réfléchir à la question lui aussi et se faire une psychanalyse plutôt efficace, parce que depuis qu’il est revenu, il marque sans arrêt, il est partout. Avec sa tête de Donald Duck, il est le symbole du second souffle de l’équipe.

27 – Alex Kovalev. Fraîchement arrivé des Canadiens de Montréal, on a un peu tout entendu à son sujet. Qu’il aimait pas Ottawa, que Montréal lui manquait… Russe de premier rang ayant dirigé son équipe nationale au cours des 2 derniers tournois olympiques, papy lui aussi, Kovalev semblait plus proche de la retraite que du renouveau. Et puis il y a eu un match, je sais plus contre qui (vous foutez pas de moi, y en a 3 par semaine minimum et y a quand même 30 équipes au total), le type il a fait 7 points. Donc tu peux être vieux et peu inspiré et tout à coup retrouver tout ton allant. Depuis il assure en arrière-plan.

12- Mike Fisher. Le people de l’équipe. Non parce qu’il en faut toujours un qui ait une gueule potable pour émouvoir les adolescentes. Contrat rempli avec Mikey, du reste il fait la une des tabloïds en sortant avec une ancienne gagnante d’American Idol (la Nouvelle star du coin). Reste que sur la glace, il remporte les engagements et est 2e au classement des buteurs ; fais donc la une du Sun si ça te tente, tant que tu nous laisses pas tomber sur la glace. Accessoirement il a joué à Zoug pendant une saison ; moi je dis qu’un Canadien qui sait où c’est la Suisse est forcément moins tarte que les autres.

25 – Chris Neil. Je crois que c’est notre favori. Pas en termes de performances techniques ou de vitesse de patinage, ni même d’efficacité en défense, non ; Chris, c’est le bagarreur. Impossible à louper à l’interview de fin de match, avec ses 4 dents manquantes . Visage généralement agrémenté de quelque cocard en plus de cicatrices. Quand Neil est sur la glace, ça finit généralement en baston. Mais à ce petit jeu-là, ben il est plutôt bon. Faut dire que la NHL c’est pas Fribourg-Berne, même pas un Sierre-Martigny de la grande époque du hockey valaisan (oui, je sais , je sais, le Red Ice et tout ça, je sais Steve, la grande époque, c'est MAINTENANT…). Donc les arbitres, ils regardent flâner tant que les types sont pas couchés par terre. Je les soupçonne de se marrer aussi en prime. Les coéquipiers y vont de coups de crosse contre la bande pour soutenir leur poulain. Bref, quand Neil est sur la glace, la patinoire finit souvent par se transformer en ring de catch. Et on adore.

39 – Carkner. Le pote de Neil. Parce qu’en NHL, aucune équipe ne pourrait tenir avec un seul bagarreur...

33 – Pascal Leclaire. Le gardien. En ce moment, il est un peu déchu, le Pascal, parce qu’il est blessé et que c’est le n°2 Brian Elliot qui tient la vedette avec 9 matchs consécutifs et autant de victoires. Mais Leclaire reste dans notre top 10 des Sénateurs grâce à sa trombine. Lui, il a toutes ses chagnottes, pis tu les vois pas qu’un peu. D’après Alain, il a fait gardien pour avoir un casque qui lui cache tout le visage. Son faciès de cheval lui donne quand même quelque chose de sympatique.

65 – Karlsson. La relève. Âgé de 19 ans à peine, le 2e Suédois de l’équipe est sans doute aussi son avenir. Défenseur virtuose, le gamin nous épate depuis quelques matchs. Et si sous ses airs d’adolescent pré-pubère se cachait l’un des meilleurs défenseurs de la NHL ?

Je pourrais continuer ainsi sur bien des gaillards encore. Une chose est sûre, les Sénateurs nous font vibrer, comme vibre l’ensemble de la ville. Les jours de matchs, les bus d’OC transpo affichent des messages d’encouragement en lieu et place du message « out of service » (et depuis le temps, vous connaissez la qualité des transports publics ottaviens, autant dire qu'il y en a beaucoup, des bus « out of service »). Quand les matchs ont lieu Place Banque Scotia, les fans sont nombreux en ville, parés de leur chandail. Les Canadiens comptent sur leur équipe nationale pour remporter l’or olympique ; on ne peut que leur souhaiter d’y parvenir, ce sont leurs Jeux, c’est leur sport… A peine rentrés en Suisse, nous suivrons sans doute ce tournoi d’un œil nouveau et avec une certaine nostalgie.

 A part ça me direz-vous ? Et bien à part ça nous sommes à 10 jours à peine de notre retour et il reste pas mal à faire. La vente de nos affaires a connu un ralentissement indéniable après un départ en fanfare, mais ce week-end si tout va bien, ce sont notre canapé-lit et le matelas de Johann qui vont partir. Quant au boulot, là ti suite ti suite j’ai passé sans doute la pire semaine professionnelle de ma vie, accumulant les heures supp, les problèmes techniques et autres joyeusetés. Mais il reste 4 jours, si pourraves soient-ils. Une verrée au pub d’en bas et bye-bye Lexi-tech. On se rend compte quand même qu’on a tissé des liens, qu’il y a des adieux difficiles. Quand on est partis l’an dernier, ça n’a pas été facile ; mais quand tu pars de chez toi, tu sais que tu vas forcément revenir. Ici, ce n’est pas chez nous ; et quand notre avion quittera le sol canadien ce lundi 15 février, nous ne serons pas certains de nous y reposer un jour, c’est toute la différence. Il y a les cartes postales, les e-mails, facebook et cie, mais tous les visages que nous croisons durant ces derniers jours au Canada, nous ne savons pas si nous les recroiserons. Ca fait partie du jeu, ça aussi...

 

 

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Commentaires
M
Comment vous décrire mon enthousiasme face à ces nouvelles de la NHL....Y'a pas de mots !
A
Comme d'habitude, bien joué Mu, beau boulot, bel article;))<br /> J'en profite pour préciser que je me suis lourdement planté dans mon pronostic. La série s'est arrêtée à 11 avec une large défaite (5-0) contre Toronto...<br /> Et pour ceux qui se demandent à quoi ressemble une bagarre NHL, voici un exemple tiré de ce match. En action, le pote de Neil, Carkner. Donc non seulement ils ont perdus, mais en plus ils se sont fait briquer...<br /> http://www.youtube.com/watch?v=XNaIHG7Dk10<br /> un petit copier-coller le tour est joué;)
F
Hello!<br /> Bonne dernière semaine à Ottawa! C'est normal qu'un peu de nostalgie s'installe.<br /> Au plaisir de vous rencontrer avec Louis et Marie-Madeleine et de partager un verre de fendant.<br /> Nicole et Félix
S
J connais pas bcp de nanas qui connaissent le hockey aussi bien que toi et qui arrivent a pondre des commentaires que meme les neophites accrochent:-)Brava!<br /> Ta prose va me manquer Mumu!<br /> Profitez bien de votre dernière semaine sur sol canadien et bon retour!
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