Le jour le plus long
Lundi 23 février 2009. Le jour J débute à 5h30. Dur dur après la journée éprouvante du dimanche. Pourtant on est réveillés avant même que le réveil ne sonne. Départ en bus, dernier regard sur Martigny, sur le Valais... puis sur la Suisse. Arrivés à Kloten, l'épreuve des bagages. Finalement on s'est bien débrouillés, 5 valises de vêtements, 1 de jouets, 1 de chaussures, et le lit de Johann qui complète le tout. On a pas fait le total, mais ça doit faire dans les 150kg quand même. Un petit verre et c'est déjà l'heure des adieux, les derniers... Et c'est parti. L'avion décolle pour le plus grand plaisir des enfants, surtout Johann, déjà fan de sensations fortes, ça l'éclate. Il est 12h50 heure suisse. Les premières heures passent assez vite, entre le dîner, un petit dessin animé pour Maxime... Après 4-5 heures ça commence à durer, Maxime n'aura pas dormi une seule minute, Johann une petite heure dans mes bras. Bonne nouvelle, assez rapidement on voit qu'on est plutôt en avance sur l'horaire. A 14h45, heure canadienne (20h45), l'avion se pose sur la piste gelée de Montréal. Impressionnant. S'il y avait cette neige là à Cointrin, y aurait plus un oiseau qui atterrit. Enfin, on sort se dégourdir les pattes en quatrième vitesse, parce que c'est là que nous attendent l'immigration, la récup des bagages, la douane et l'espoir d'être dans le 2e avion à temps. 15h10, nous sommes appelés par une charmante agente d'immigration. La fille naturelle de Pamela Anderson et de Burt Reynolds. Enrobée dans un gilet pare-balles que même les experts Las Vegas lui envieraient. Ca rigole pas quoi. Au final la dame est plutôt aimable et nous promet que nous aurons nos permis de travail dans les 20 min. A 15h45, c'est chose faite. On est censés embarquer de l'autre côté de l'aéroport à 16h10... Rendez-vous au carrousel... et là ben y a plus que nos bagages qui nous attendent, un employé de l'aéroport nous demande si c'est bien nous qui allons à Ottawa, y a plus qu'à charger sur les charriots et c'est reparti. Comme des chefs qu'on a passé. A 16h07, on était devant la porte d'embarquement. Si ça c'est pas de l'art... J'adore qu'un plan se déroule sans accroc qu'il disait. Enfin c'est là que ça a commencé à aller moins bien, contre toute attente. Déjà il faut savoir qu'un avion qui doit décoller par -12°, il décolle pas comme ça. D'abord ils font venir 4 machins-trucs autour, qui lui giclent dessus un produit jaune fluo pour le dégivrer. A gla gla l'avion, faut pas croire hein. Ensuite Air Canada c'est plutôt chouette comme compagnie. Sauf que les hôtesses, elles ont un peu de mal. Nous avons donc patienté plus d'une heure dans l'avion. Et vas-y que je recompte les passagers, que je fais l'appel... pendant ce temps, Johann dormait sur moi, Maxime était au bout du rouleau et nous on en avait franchement marre. Sauf que c'était à cause de nous tout ça: parce qu'il y en avait une qui comptait Johann et l'autre pas! Bref, certaines qu'on était enfin au complet, nous partîmes enfin. Donc arrivée à Ottawa avec 1h de retard. Et le meilleur restait à venir. Déjà les panneaux n'ont jamais annoncé l'arrivée de notre vol et le carrousel des bagages... Après 30 min ils ont quand même fini par se montrer sur un carrousel, heureusement que l'aéroport d'Ottawa est plutôt rikiki. Ouf, tout était là. Y a plus qu'à. Plus qu'à aller chercher la voiture louée par internet. Sauf que bip, la carte de crédit coince. Ben oui, entre les assurances à conclure et l'EC d'Alain qui avait rendu l'âme deux semaines avant notre départ, on avait dû sortir Mme Visa plus souvent que d'hab. Plafond dépassé. Impossible de prendre la voiture sans Visa, tu peux avoir 10'000 balles sur ton compte et 3000.- là en cash tout de suite, y a pas moyen. Coups de fil en Suisse, merci la hotline 24/24. Transfert d'argent sur le compte de la carte, ça peut prendre de 30 min à 2h... Il est 20h. 2h du matin d'après mon natel resté à l'heure suisse. Maxime dort sur un sofa, Johann a les yeux explosés mais l'énergie du désespoir le fait tourner autour de nos 8 valises en chantonnant. On en peut plus. Enfin, la carte est débloquée, le GPS fonctionne à merveille, en 10 min on arrive au B&B, avec 2h de retard, 6000 km et plus de 20h de voyage dans les dents. Notre hôte est super gentil et nous envoie au lit rapidos. On découvre notre premier chez-nous canadien, une sorte de grand studio aménagé en demi-sous-sol. On peut souffler enfin; on y est arrivés, jusqu'au bout de notre rêve, on a plus qu'à le vivre pleinement et en savourer chaque seconde.
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