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Destination Ontario
21 juin 2009

The grass is always greener in the othe side of the fence...

En attendant qu'Alain finisse de se laisser inspirer par ce week-end nuageux, le commentaire de Flo m'inspire, lui, une petite réflexion sur les bons et les mauvais côtés de notre vie canadienne. Parce qu'il faut pas se leurrer, le Canada, ce n'est pas l'Eldorado, et peut-être y vivre comme nous le faisons nous en donne des aspects quelque peu différents du Canada qu'expérimentent ceux qui y viennent en touristes pour quelques semaines. Top ten des plus et des moins:

Ce qui nous gonfle au Canada:
1. l'hiver est long, très long. Mais peut-être est-ce une année bizarre, parce que pas sûre que le vôtre ait été beaucoup plus court.
2. les fenêtres; elles s'ouvrent vers l'extérieur au moyen d'une manivelle, pis toutes celles qui s'ouvrent sont entravées par une moustiquaire. Donc pas moyen d'aérer son duvet, de se pencher simplement par la fenêtre, et pour nettoyer, je vous dis pas, demandez à Alain!
3. le prix des technologies de l'information; on a beau dire que le coût de la vie est moins chère, ça ne s'applique en tout cas pas à ce secteur. Quand tu paies 40 centimes la minute les appels entrants sur ton natel, tu te mets à trouver les faux numéros pas tant rigolos. Réjouissons nous, à partir de juillet on commence aussi à payer les sms entrants.
4. les pubs à la télé. Alors que la France a décidé de vous offrir des séries et films sans pause publicitaire, le Canada a dû les récupérer, ou je sais pas. En tout cas on a chronométré une fois sur un épisode de je ne sais plus quelle série: 8 min de série pour 5 min de pub. Ca gave. Ils passent jamais 2 épisodes de suite, déjà 1 ça prend 1h30 à ce train là.
5. les taxes; ces saloperies de taxes qui font que le prix affiché n'est jamais le prix que tu paies à la caisse. Selon les secteurs, y a 5% de taxes provinciales, 8% de taxes fédérales, ou les deux cumulées. Toujours plaisir. Pis impossible de préparer ta monnaie à l'avance, même quand t'achète une carte postale.
6. les paiements; ils sont encore pas mal à l'ère des chèques. On paie notre loyer en chèques, parce que si tu fais un virement ou un ordre permanent, ça fait des frais bancaires. Pas folle la guêpe. Donc on paie toutes nos factures soit par chèque (mais quand tu dois mettre le chèque dans une enveloppe et l'envoyer à Hydro Ottawa - qui se trouve à Toronto, chercher la logique, finalement ça te revient aussi cher en timbre qu'un virement bancaire) soit par carte de crédit... choc générationnel.
7. le paradoxe total entre le moindre vendeur/serveur qui te demande systématiquement comment tu vas et les gens qui, par contre ,ne te disent pas ni bonjour ni aurevoir quand tu entres ou sors de l'ascenseur; ça doit être le sens du commerce. Peux vous dire que les employés d'Adecco qui se trouve dans le même immeuble que mon taff ne l'ont pas. Dans le même ordre d'idées, même si les gens trouvent généralement nos petits bouts adorables, souriants et tout, au parc par exemple, aucun parent ne laisse son enfant venir simplement jouer avec leurs jouets pour le sable, on a beau leur dire que ça ne dérange pas, on arrive pas à définir si c'est la peur de gêner ou plutôt la peur des gens qu'on ne connaît pas... étrange.
8. le service non compris; il nous gonfle pas souvent car on ne sort pas trop, mais à part dans les fast-foods, dans les bars ou les restaurants, le service n'est pas compris et il est recommandé d'ajouter environ 15% du total. C'est assez nul comme principe, parce que le pourboire, tu l'ajoutes normalement en fonction de ta satisfaction, alors on fait quoi là, on ajoute 15% pour un service nul et si le service est excellent? Bref, continuons de manger à la maison (ou au MacDo, big mac menu à 7$).
9. les bus dont l'horaire mentionne (ce fut une révélation pour moi): l'horaire n'est donné qu'à titre indicatif, l'horaire effectif dépendant de la densité du trafic. Autrement dit, je ne peux plus en vouloir au chauffeur du bus de 6h45 d'être arrivé et reparti à 6h41, faut blammer la fluidité du trafic. J'ai trouvé la parade, je vais prendre un autre bus sur une rue très fréquentée, l'est toujours à l'heure.
10. l'absence totale et définitive de yogourts mocca de la Migros...et d'autres articles courants par chez nous, trouver une simple bouteille de sirop relève du défi hebdomadaire d'Alain.

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Ce qu'on aime au Canada:

1. L'horizon; j'en ai déjà parlé dans l'article précédent je crois, mais la RCN (région de la capitale nationale) est totalement dépourvue de montagnes; alors bon, ça peut être un point négatif, parce qu'on les aime, nous, nos montagnes, mais ici, cet horizon qui s'étend à perte de vue de tous les côtés a quelque chose de fascinant, qui laisse entrevoir l'immensité d'un pays dont de nombreuses parties sont encore sauvages.
2. Le sirop d'érable; on a beau dire, c'est quand même bon :-)
3. Le multiculturalisme; chaque quartier regorge de restos japonais, turcs, asiatiques, américains, le pub irlandais faisant face sans complexe au stand de Beaver Tail (la fameuse Queue de castor).
4. Les impôts déduits à la source et le système de santé provincial. Ca fait des p*** de déductions sur ton salaire, environ 25%, ce qui semble énorme par rapport aux quelque 10% suisses, tu tires un peu la gueule quand tu reçois ton premier salaire, mais après tu te rends compte que ce salaire net, c'est du pouvoir d'achat réel, pas de primes d'assurances maladie, pas de tranches d'impôt...
5. Les espaces verts, partout, tout le temps, Ottawa est un véritable poumon, malgré les grandes artères, pas de nuage de pollution. Les cours d'eau sont nombreux et les rives sont entretenues comme espaces de promenade, et le top de top, les plages que nous avons décrites, encore hier on en a découvert une nouvelle!
6. Les parcs pour les enfants: dans chaque quartier, ou plutôt chaque 3 rues, un parc avec balançoires, toboggan, sable, jeux... et dans la plupart, une pataugeoire dont nous espérons profiter tout l'été, accès gratuit, juste pour rafraîchir les petits bouts!
7. Les rues calmes et entretenues; entre deux grandes artères, il y a ce réseaux de petites ruelles résidentielles, avec un bout de pelouse et des fleurs devant chaque maison, des gens qui entretiennent leur extérieur et profitent du barbecue dès la fonte des neiges.
8. Les rongeurs; assez inhabituel au début de croiser des écureuils partout... et puis les rats musqués, sortes de marmottes qui résident dans les pelouses municipales, des lapins... On a pas encore vu de castors, mais vu le nombre de ses cousins qui se baladent dans le coin, ça ne saurait tarder.
9. L'ouverture des magasins le dimanche et en semaine des horaires étendus (genre jusqu'à 21h). Si on bossait dans la vente, on se plaindrait, mais en l'occurence, pouvoir passer un dimanche pluvieux chez Ikea, c'est plutôt sympa!
10. La langue, l'accent québécois; Ottawa est bilingue, mais un bilinguisme parfois surprenant, comme ces deux étudiantes l'autre jour dans le bus qui passaient du français à l'anglais chaque 2 phrases, sans même s'en rendre compte. Le québécois ou le franco-ontarien, au-delà de l'accent, c'est une langue à part, qui nous semble parfois maladroite. En fait, beaucoup de bilingues parlent un français très approximatif du point de vue grammatical, avec des mots et des expressions qui nous semblent inusités. Ils disent "Où est-ce que tu restes?", le verbe habiter est désuet...(je n'ai pas encore défini comment ils demandent "t'as où les vignes" ;-)); ici on a pas de la chance on est chanceux, maintenant se dit présentement, on ne contacte pas quelqu'un, on communique avec; rien n'est cher, c'est dispendieux; pis ils te collent des "tu" dès qu'ils posent une question: "j'peux-tu venir avec toi?" (ça paraît rien comme ça, mais c'est une des raisons qui fait que je dois toujours faire répéter 2 fois à ma voisine de box ce qu'elle me raconte!). Sinon, effectivement, les Canadiens magasinent et n'ont pas tout à fait la même notion de l'anglicisme que nous; sert à rien de demander où se trouve le parking, ici il n'y a que des stationnements... par contre ils ne voient pas ce qu'il y a d'anglais dans une boîte à lunch. On écoute, on engrange, on s'habitue. Mais boudiou va pas falloir qu'on reste trop longtemps si on veut pas commencer à parler tout bizarre!

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Commentaires
M
En simple touristes nous ne voyons que le côté positif du Canada et c'est très bien comme çà!Les rêves entretiennent le désir d'y retourner. La vieille ville de Québec,ses parcs et ses environs (Montmorency-Les cabanes à sucre etc et la Gaspésie) restent encore, les souvenir le plus marquants souvenirs de ces voyages.Les côtés "négatifs" sont toujours très vite radiés de la mémoire.Il faut bien laisser de la place pour les autres positifs ( y'en a tellement)qui doivent encore venir!Cordiales salutations et grosses bises à tous.
M
Celsius avec un S ça aurait été aussi...
M
...à l'honorable OH pour mes lacunes en matière de lexique des temps anciens, imputables sans doute à mon jeune âge (riez pas, y a un vendeur d'abonnements de bus qui m'a donné un abo étudiant une fois!); quant à la comparaison canado-ravoiranne, elle va devoir se limiter aux arbres et aux bouquetins (euh ici y disent chèvres des montagnes, mais chais pas pourquoi, vu qu'y a pas de montagnes), désolée pour vos pommes hein, mais nous ces jours on a un petit 25° le matin (Celcius, pas Fahrenheit!) et on passe allègrement la barre des 30° l'après-midi... A force de faire de la playa, Maxime a presque perdu son bronzage à la Isch... Les blondinets se font tout beaux pour leurs prétendantes du pied de l'antenne!
H
Ajeu les Canuquesssse<br /> Ta description du Canada, à part les rats musqués et le sirop d'érable, on dirait Ravoire Beach (6°C ce matin au saut du lit). Nous on a le rouge à Isch et les blaireaux, c'est aussi sympa. <br /> Mais ce qui m'a fait bondir dans ton billet du jour, c'est le "Où est-ce que tu restes?" Une expression très valaisanne encore employées par les anciens, du même acabit que "Comme que comme". Pas plus tard que pendant mes études jadis, je bossais l'été à la commune et le père Dominique Hugon nous les servait à longueur de journée dans les fouilles. "Pis çui-ci, y reste où?"<br /> Voilà. Sinon, tout bien, on attend toujours le billet du Baud et le retour des mâles du Sommet-des-Vignes pour s'occuper de nos deux femelles de Sur-Le-Mont
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